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2019-08-06

Programme décennal de développement local intégré de Gbémazo 2015-2025

NOTE CONCEPTUELLE

INTRODUCTION
Gbémazo ambitionne de devenir un modèle de développement local intégré, avec pour objectif d’amener la population à se prendre en charge et s’approprier son approche de développement. Ce modèle sera basé essentiellement sur la mise à disposition de services sociaux et d’infrastructures de base et sur le rapprochement des services de l’administration des populations. Ces services devront propulser le développement de la localité de manière durable, en favorisant la création d’activités génératrices de revenus pour améliorer le niveau de vie des populations. Le modèle s’emploiera à protéger les ressources en eau et la flore et à créer un environnement vert ; car la destruction de l’environnement et le changement climatique bouleversent déjà les périodes culturales, appauvrissant ainsi les populations. A cette fin, les populations de Gbémazo, sous l’impulsion des cadres, et à travers la mutuelle de développement, Actions pour le Développement de Gbémazo, ont élaboré un programme de développement sur une période de dix (10) ans, dénommé Programme Décennal de Développement Local Intégré de Gbémazo : 2015-2025.

Présentation de Gbémazo 
Gbémazo est situé au nord-ouest de la Côte d’Ivoire dans la sous-préfecture de Worofla, dans le département de Séguéla. C’est une localité d’environ 3000 habitants (y compris les environs), où cohabitent des populations autochtones et allogènes. Zone agricole, on y cultive du vivrier (riz, ignames, bananes, manioc, mais, patates, gombo, aubergines, piments, arachides) et des cultures pérennes ou industrielles (coton, anacarde, café, cacao, etc.). Gbémazo fait partie de la défunte sous-localité du Karani qui regroupe les villages de Gbémazo, Konogo, Karaba et Wakoro. Il est situé dans le canton Wataradougou qui comprend les villages de Yanfissa, Kangana, Bananigoro, Kognimasso, Dougougbè, Karaba, Konogo, Dabala, Gbémazo, Kato, Wakoro, Soko, Mankono et Massala.   

Dans le Wataradougou, tout comme la sous-préfecture de Worofla, on note un déficit de services sociaux de base et d’autres infrastructures économiques. Cependant, Gbémazo connaît un début d’équipement. En novembre 2014, il a bénéficié d’un centre de santé rural d’un coût de 175 millions de FCFA dont les travaux de construction, commencés en mai 2015, sont en voie d’achèvement (80% de taux de réalisation en août 2016).   Le centre comprend une maternité de 7 lits et d’un dispensaire de 7 lits, avec des logements pour l’infirmier et la sage-femme. Un château d’eau d’une capacité de 15 m3 (15000 litres d’eau /heure) d’un coût de 190 millions de FCFA est en construction. Les travaux, démarrés en février 2016, sont très avancés (75% de taux de réalisation en août 2016). Le village est électrifié et a une école primaire de 9 classes, avec 300 élèves et des logements pour les enseignants.  La scolarisation de la jeune fille y fait un progrès notable. L’école a réalisé un score de 100% à l’examen du CEPE en 2015 et en 2016. Le village est engagé dans une politique de mobilisation de ressources pour l’obtention d’un collège de proximité qui rapprocherait l’enseignement secondaire des élèves.  Ce collège couvrirait une vingtaine de villages, d’une population d’environ 20.000 habitants, dans un rayon de 15 kilomètres.  Enfin, des démarches ont également été entamées pour l’accès à la téléphonie mobile, en vue d’un désenclavement total de la zone. 
 
AXES D’ORIENTATION DU DEVELOPPMENT 
Les axes d’orientation stratégique du Programme Décennal sont : 
L’accès aux services sociaux et d’infrastructures de base   
La protection de l’environnement et l’aménagement du territoire 
La mise en valeur des productions agricoles locales  
La promotion de la culture et des traditions locales 
Le rapprochement de l’administration centrale des populations et l’érection en sous-préfecture et en commune.

 A) -  Politique de développement des services sociaux et d’infrastructures de base 
 Cette politique consiste en l’amélioration des conditions de vie sociale et matérielle des populations à travers la construction d’infrastructures sociales de base pour un développement durable. Ces infrastructures visent par ricochet à : 
 
(i) Maintenir les populations, et particulièrement les jeunes, dans leur milieu d’origine. Elles ne doivent pas être tentées de migrer vers les zones urbaines nanties d’infrastructures modernes 
 
(ii) Développer de nouveaux services générateurs de revenus comme le mobile Banking, le cyber café, la restauration, le commerce, les métiers du bâtiment et de l’agriculture, etc. 
 
(iii)  Susciter l’intérêt des citadins, cadres et autres membres de la diaspora et leurs familles pour leur village d’origine et les encourager à y réaliser des investissements de diverses natures (agriculture, immobilier, services socioéducatifs, sport, culture, etc.) afin de contribuer au développement de la localité 
 
(iv) Servir de projet pilote ou de modèle de développement rural pour d’autres villages de la région ou du pays 
Cette politique de développement des infrastructures trouvera sa mise en application à travers : 
La construction d’une école maternelle pour la promotion de l’éducation pour tous  
La construction d’un centre de santé : pour les accouchements, les soins de base, la vaccination des enfants de 0 à 5 ans et la prise en charge des malades  
La construction d’un château d’eau  
La promotion de l’hygiène à travers la création de latrines dans les domiciles et sur les espaces publics  
La construction d’un collège  
La construction de logements privés pour l’hébergement de fonctionnaires  
La construction d’un marché   
La réalisation d’une place publique de 10.000 m2    
La construction d’une salle polyvalente socio-culturelle, pour la sauvegarde du patrimoine culturel (objets d’arts, objets utilisables…) et pour l’accès à la téléphonie mobile et l’internet  
Le bitumage de l’axe routier Kani-Gbémazo 

B) - Politique de promotion de l’environnement  
Ce volet vise la protection des eaux et forêts et l’aménagement d’espaces verts pour le renforcement du couvert végétal afin de lutter contre la désertification et le changement climatique.  Il vise aussi à embellir la localité, améliorant ainsi le cadre de vie quotidien. Cette politique se caractérisera par : 
Aménagement de « La Rue des Arbres » : planting d’arbres de la même espèce le long d’une rue du village 
Création d’un jardin botanique « Les essences de l’Amitié » : planting dans un espace d’au moins 10000 m2 d’une diversité d’essences (bété, iroko, teck, nym…)  
Création d’un jardin dénommé « Le Parc de la Promenade » ; espace de marche, de repos avec des arbustes, des fleurs et des bancs publics, avec au centre un petit lac artificiel 
Création d’un projet dénommé « L’Arbre de la Famille » : Planter un arbre dans chaque lot du village afin de verdir la localité. Il s’agira d’arbres non fruitiers pour démontrer que l’intérêt est dans la protection de l’environnement et la création d’ombrage dans la cour et non dans l’espoir d’avoir des fruits à vendre ou à consommer 
Création (ou délimitation d’une parcelle de forêt) en forêt classée. Cet espace, dans la proximité du village, ne devrait pas faire l’objet de création de plantations ou d’exploitation quelconque
Extension du lotissement du village 

C) - Promotion des productions agricoles et création d’unités agro-pastorales 
Cette politique vise à mettre en valeur les produits locaux de l’agriculture, en suscitant la création de petites unités de transformation et en encourageant l’élevage (mouton, pintades, poulets) et les activités commerciales qui y sont liées. Les activités comprendront, entre autres : 
Séminaires de formation à l’élevage de la volaille et de caprins (moutons et cabris) – avec l’appui de l’ANADER, et d’autres partenaires au développement 
Encourager les jeunes à développer des poulaillers traditionnels ou l’élevage traditionnel dans l’arrière-cour, avec quelques têtes (5 à 10 têtes) 
Formation à l’installation et à la gestion de moulins (unités de transformation de l’arachide, du manioc, du riz, etc.)  
Création d’initiatives de transformation de fruits en jus (mangues, oranges, citron) pour la commercialisation 
Encourager l’installation de petits commerces de consommation courante et de fournitures scolaires, de quincaillerie, de restauration, etc.
Aménager le bas-fonds de Ton pour le développement de la riziculture et autres cultures 

D) - Promotions des arts, de la culture et des sports 
Il s’agit de promouvoir et de sauvegarder le patrimoine culturel (objets d’art, objets utilitaires) tout en développant l’accès à la modernité à travers la téléphonie mobile et l‘internet.  Les activités comprendront, entre autres : 
Création d’une médiathèque comprenant : bibliothèque, cyber café, etc.
Construction d’un foyer polyvalent : salle de réunion, salle de spectacles, théâtre 
Création d’un écomusée 
Création d’un complexe sportif : piscine, basket, handball, athlétisme et d’un stade de football 
Création de compétitions sportives locales et régionales 
Création de festivals d’arts et de culture et d’expositions du patrimoine culturel local 
 
E) - Le rapprochement de l’administration centrale des populations 
Les populations engageront des démarches auprès des autorités administratives pour : 
L’érection de Gbémazo en sous-préfecture 
L’érection de Gbémazo en commune 
La représentation de services de certains ministères : santé, agriculture, eaux et forêts  
La construction d’un poste de gendarmerie  
Promotion de l’établissement d’extrait de naissance pour tous les enfants 

CONCLUSION 
La mise en œuvre des actions du plan de développement de façon participative, avec l’appui véritable des populations, de structures étatiques et de partenaires au développement, tant nationaux qu’étrangers, favorisera un réel progrès à l'horizon 2025. La maternité, le château d’eau et les autres infrastructures de base réduiront considérablement la pauvreté. Ces projets contribueront en la création d’emplois et d’autres activités rémunératrices pour les femmes et les jeunes, les empêchant ainsi de migrer vers les zones urbaines où les conditions de vie matérielle et sociale sont souvent meilleures. Cette approche de développement de Gbémazo servira d’exemple pilote à répliquer dans la région et, si nécessaire, dans tout le pays.